Le catéchisme post-concile de Trente de St Pierre Canisius contredit le « baptême de désir »
5 février 2025
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Frère Peter Dimond, O.S.B.

Dans cette vidéo, je souhaite aborder quelques exemples importants de catéchismes publiés suite aux sessions clés du concile de Trente ; des catéchismes qui contiennent la véritable doctrine selon laquelle le sacrement du baptême est nécessaire au salut sans exception, fondée sur le dogme catholique et les paroles de Jésus dans Jean 3:5. Ces points sont très importants car ceux qui s’opposent à la vérité catholique sur le baptême présentent souvent de manière erronée les faits et la Tradition sur cette question, ou alors mentent ouvertement.

Saint Pierre Canisius, né aux Pays-Bas en 1521, est un docteur de l’Église. Au cours de sa vie, il a correspondu avec plusieurs papes, dont Pie IV, Saint Pie V et Grégoire XIII. Canisius fut délégué au concile de Trente et y assista en tant que théologien. Selon la Catholic Encyclopedia, au concile de Trente, Canisius prit la parole à deux reprises dans la congrégation des théologiens.Il passa ensuite plusieurs mois sous la direction de St Ignace. (O. Braunsberger, “Blessed Peter Canisius”, The Catholic Encyclopedia, 1911).

En 1555, St Pierre Canisius publia pour la toute première fois sa Summa Doctrinae Christianae, également connue comme son grand catéchisme. Devenu célèbre dans le monde entier, ce catéchisme fut traduit en 15 langues de son vivant et, en 1686, il avait déjà fait l'objet de 400 éditions. En 1583, il fut imprimé et publié en slovène à Rome, à la demande du pape Grégoire XIII. Selon la Catholic Encyclopedia, il demeura le fondement et le modèle des catéchismes imprimés par la suite.

Le pape Léon XIII, dans sa lettre encyclique, Militantis Ecclesiae, datée du 1er août 1897, loua la Summa ou le grand catéchisme de St Pierre Canisius, disant qu’il s’agissait d’une œuvre écrite dans un latin brillant et dont le style était digne des Pères de l’Église, un ouvrage remarquable accueilli avec enthousiasme chez les érudits dans presque tous les royaumes d’Europe.

Dans ce catéchisme célèbre dans le monde entier, ouvrage théologique de St Pierre Canisius, Docteur de l’Église qui assista au concile de Trente comme un théologien, on trouve une section entière portant sur le baptême et sur la nécessité de ce sacrement. St Canisius n’y enseigne pas le soi-disant « baptême de désir » ou le « baptême de sang », même s’il avait de nombreuses occasions de le faire dans cet ouvrage assez volumineux. Il enseigne plutôt, que le sacrement du baptême est nécessaire pour tous sans exception et que si l’homme ne renaît pas de l’eau et du Saint-Esprit, il ne peut pas entrer dans le royaume de Dieu. De plus, St Canisius fait référence aux passages patristiques enseignant spécifiquement que les catéchumènes non baptisés ne peuvent obtenir la rémission de leurs péchés ou se sauver sans le baptême d’eau. Son enseignement se fonde sur des passages clés du concile de Trente, Jean 3:5, etc. Il fait même référence à la session 6, chapitre 4 du Concile de Trente et à la session 7, canon 5 du même concile, comme nous le verrons.

St Pierre Canisius, Summa Doctrinae Christianae, XVIe siècle, De Baptismi Sacramento :

“Quid est baptismus, et an cunctis necessarius? Est hoc novae legis primum et maxime necessarium sacramentum, in ablutione corporis exteriore, et legitima verborum enuntiatione, juxta Christi institutionem, consistens. Necessarium inquam sacramentum non solum adultis, sed etiam parvulis, ac simul eis efficax ad salutem aeternam consequendam. Nascuntur omnes irae filii; opus igitur habent etiam parvuli emundatione peccati, nec possunt absque hoc sacramento mundari et in filios Dei regenerari. Nam et generatim legislator edixit: ‘Nisi quis renatus fuerit ex aqua et Spiritu Sancto, non potest introire in regnum Dei’.  Alibi vero: ‘Non est voluntas ante patrem, qui in coelis est, ut pereat unus de pusillis istis.’ Perirent autem non baptizati etiam parvuli, sicut olim in synagoga Hebraeorum pueri incircumcisi."

« Qu’est-ce que le baptême et est-il nécessaire pour tous ? Ce sacrement, le premier et le plus nécessaire de la Nouvelle Loi, consiste en le lavement extérieur du corps et l’énonciation légitime des paroles conformément à l’institution du Christ. Il s’agit d’un sacrement, dis-je, nécessaire non seulement pour les adultes mais aussi pour les petits et qui n’est pas moins efficace pour eux dans l’obtention du salut éternel. Tous sont nés enfants de colère ; même les petits ont par conséquent besoin de la purification du péché, car il ne leur est pas possible d’être purifiés et régénérés en enfants de Dieu sans ce sacrement. En effet, notre Législateur déclara comme une règle universelle : “si quelqu’un ne renaît de l’eau et de l’Esprit-Saint, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. »

Ce passage, y compris ses notes, contient des propos extrêmement importants. St Pierre Canisius enseigne que nul ne peut être sauvé sans renaître de l’eau et du Saint-Esprit, en se basant sur les paroles de Jésus dans Jean 3:5, paroles de Notre-Seigneur qui sont en réalité un dogme enseigné par l’Église catholique dans les conciles, tant Florence que Trente. Ceux qui rejettent et condamnent la position selon laquelle tout le monde doit être baptisé pour être sauvé (ce qui inclut presque tous les prêtres, même ceux qui se disent traditionnalistes, en cette époque de la grande apostasie), ces personnes-là rejettent et condamnent les paroles de Jésus-Christ que l’Église catholique a déjà déclarées comme dogmatiques et ne souffrant aucune exception.

Concile de Trente, Session 5 sur le péché originel :
« Que le péché est entré dans le monde par un seul homme, et la mort par le péché… afin que ce qu’ils ont contracté par la génération, soit lavé en eux par la renaissance ; car, quiconque ne renaît de l’eau et du Saint-Esprit, ne peut entrer au Royaume de Dieu [Jean 3:5]. »

De même, le catéchisme de St Pierre Canisius enseigne que le sacrement est nécessaire tant pour les adultes que pour les enfants, sans aucune exception. Or le mot « nécessaire » en latin et en français a une signification générale : « requis, essentiel et indispensable ».[1] Dans certains contextes, on peut apporter des réserves à la nécessité. Cette réserve à la nécessité peut se produire en traitant d’une nécessité d’un certain type, ou d’un certain groupe, ou en parlant d’une nécessité de précepte, ou en notant des exceptions dans son contexte. Mais lorsqu’on dit qu’une chose est « nécessaire » ou « de nécessité » sans aucune réserve ou exception quelle qu’elle soit, surtout dans un décret dogmatique, cela signifie que la chose est absolument requise, essentielle et indispensable.

On peut appuyer ce point en considérant la façon dont le concile de Trente utilisa ce mot « necessitate » dans le canon 2 sur le sacrement du baptême, qui stipule :

Concile de Trente, session 7, canon 2 sur le sacrement du baptême :
« Si quelqu’un dit, que l'eau vraie et naturelle n’est pas de nécessité [de necessitate] pour le sacrement de baptême ; et pour ce sujet, détourne à quelque explication métaphorique, ces paroles de Notre-Seigneur Jésus-Christ, “Si un homme ne renaît pas de l'eau et du Saint-Esprit” [Jean 3:5], qu'il soit anathème. »[2]

Ici le mot « nécessaire » ou « nécessité », signifie-t-il :

  • Que l’eau est absolument nécessaire/indispensable pour qu’ait lieu le sacrement ? Ou signifie-t-il plutôt
  • Que l’eau est nécessaire dans la plupart des cas, mais dans des circonstances exceptionnelles, on pourrait recevoir le sacrement du baptême sans l’eau ?

Il est évident que la première signification est la bonne et que la deuxième est exclue, puisque vous ne pouvez jamais, dans n’importe circonstance quelle qu’elle soit, recevoir le sacrement du baptême sans l’eau vraie et naturelle, tel qu’on l’admet même chez les avocats du soi-disant « baptême de désir ». Selon eux, on peut être sauvé sans recevoir le sacrement. Mais ils admettent que ce sacrement ne peut jamais avoir lieu ou être reçu sans l’eau réelle, sans la personne qui baptise, etc. Donc lorsque le concile de Trente définit que l’eau vraie et naturelle est de necessitate – c.-à-d., de nécessité, ou nécessaire pour le sacrement du baptême - cela signifie que l’eau est absolument nécessaire, essentielle et indispensable dans tous les cas pour que ce sacrement ait lieu. Il s’ensuit donc que, lorsque le concile de Trente définit quelques canons après que le sacrement de baptême lui-même est nécessaire au salut sans réserve, cela signifie qu’il est absolument nécessaire au salut dans tous les cas sans exception.

Pape Paul III, Concile de Trente, canon 5 sur le Sacrement de Baptême : « Si quelqu’un dit, que le baptême est libre, c’est-à-dire qu’il n’est pas nécessaire au salut [Jean 3:5] : qu'il soit anathème. »[3]

Donc, tout comme le canon 2 qui n’admet aucune exception à ce qui est considéré de nécessité, il en va de même pour le canon 5. De plus, ce qui est aussi important, c’est que l’enseignement du concile de Trente à ce sujet ne se borne pas à déclarer que le sacrement est nécessaire au salut. Nous avons vu que dans la session 5 sur le péché originel, le concile déclare infailliblement que si un homme ne renaît pas de l’eau et du Saint-Esprit, il ne peut pas entrer dans le Royaume de Dieu. Sans utiliser le mot nécessaire, il enseigne infailliblement que personne ne peut être sauvé sans le baptême d’eau, sur la base des paroles du Seigneur. Le concile de Florence a enseigné la même vérité. Dans son catéchisme, St Pierre Canisius enseigne également que le sacrement est nécessaire pour les adultes et les enfants sans exception et il cite Jean 3:5.

Or, ce qui est fascinant, c’est que la note de bas de page n° 1, qui apparaît après les mots « non seulement » (ou non solum en latin), fait référence à la session 6, chapitre 4 du concile de Trente et à la session 7, canon 5. Nous venons de citer la session 7, canon 5. Saint Pierre Canisius se réfère à ce même canon pour fonder son enseignement selon lequel le sacrement est nécessaire pour tous sans exception. Mais la première référence qu’il fait est à la session 6, chapitre 4.

Pape Paul III, Concile de Trente, sess. 6, ch. 4 : « Ces paroles livrent une description de la justification des impies, comment il se fait une transition de l’état d’enfant du premier Adam à l’état de grâce et d’adoption comme fils de Dieu par le second Adam, Jésus-Christ notre Sauveur ; en effet, cette transition, après que l’Évangile fut promulgué, NE PEUT AVOIR LIEU SANS [sine] le bain de la régénération ou SANS le désir de celui-ci, SELON CE QUI EST ÉCRIT : Si un homme ne renaît pas de l’eau et du Saint-Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu [Jean 3:5]. »

Ceux qui connaissent bien cette question savent que la session 6, chapitre 4 du concile de Trente est le passage que de nombreux avocats du soi-disant « baptême de désir » considèrent à tort comme enseignant le baptême de désir, alors que ce n’est pas du tout le cas. Nous le démontrons dans nos travaux. Voir notre vidéo intitulée : Le Concile de Trente n’a pas enseigné le « baptême de désir ». Mais pour en traiter brièvement : la session 6, chapitre 4 du concile de Trente stipule que la justification « ne peut avoir lieu sans (sine) le bain de la régénération ou SANS le désir de celui-ci, selon ce qui est  écrit... [Jean 3:5] ».

En suivant la logique et le contexte, cela ne signifie pas que l’on puisse être justifié par le désir du baptême en l’absence du baptême. Lorsque l’on examine cette question, il est important de noter qu’il faudrait distribuer le mot « sans » dans les exemples français pour correctement traduire le passage et comprendre le sens. Car en latin, le mot « sine » (signifiant « sans ») s'applique grammaticalement à la fois à lavacro (bain) et à voto (vœu ou désir). Sine est une préposition qui prend et dans la session 6, chapitre 4, lavacro et voto sont tous les deux à l’ablatif. Par conséquent, le mot « sans » s’applique aux deux. Ainsi, en français, le passage devrait se lire : ne peut avoir lieu sans... ou sans... selon ce qui est écrit [Jean 3:5].

Alors :

Dire que quelque chose NE PEUT avoir lieu SANS X OU SANS Y signifie logiquement que si l’un ou l’autre manque, cette chose ne peut pas avoir lieu.

Cela ne veut pas dire que l’un suffit en absence de l’autre. Ainsi, dire que la justification ne peut avoir lieu sans le bain de la régénération ou sans le désir de celui-ci signifie logiquement que si le bain de la régénération ou le désir de celui-ci fait défaut, la justification ne peut avoir lieu. Ça c’est notre position et ce n'est pas la position de ceux qui soutiennent le soi-disant « baptême de désir ». Et la même phrase provenant du concile de Trente conclut en citant Jean 3:5 « selon ce qui est écrit » (sicut scriptum est), ce qui confirme notre interprétation et contredit l’idée du baptême de désir. Le baptême de désir postule que Jean 3:5 ne doit pas être compris selon ce qui est écrit. Il suppose des exceptions à Jean 3:5, ce qui n’est pas l'enseignement du Concile de Trente. Ainsi, ayant considéré la session 6, chapitre 4 du concile de Trente du point de vue logique, dans son contexte et en conjonction avec le reste de l’enseignement de Trente et le dogme catholique, on démontre que ce chapitre-là n’enseigne pas le baptême de désir, mais affirme plutôt les paroles de Jésus dans Jean 3:5 : selon ce qui est écrit.

Certains ont tenté de répondre à cet argument en affirmant que si cela était vrai, il faudrait que les enfants désirent le baptême. Proposition que nous réfutons en soulignant que le passage concerne la justification de l’impie. Le mot impii en latin ne peut pas s’appliquer aux personnes n’ayant pas l’usage de la raison, comme nous l’avons montré dans notre autre vidéo/article. La session 6, chapitre 4 traite de la justification des adultes. Le désir du baptême est une condition préalable à la justification des adultes. Ainsi, dans le cas des adultes, si le désir du baptême ou si l’eau du baptême fait défaut, la justification ne peut avoir lieu, selon ce qui est écrit [Jean 3:5].

Or, St Pierre Canisius, qui assista au concile de Trente en tant que théologien, renforce tous nos arguments sur ce passage en y faisant spécifiquement référence en même temps qu’il enseigne que nul ne peut être sauvé sans le baptême d'eau. Il cite aussi ce passage précisément pour se référer à la façon dont les adultes ont besoin de ce sacrement, ce qui confirme le fait que le passage concerne la justification des adultes, et non celle des enfants.

Sa citation de la session 6, chapitre 4 dans ce passage même de son catéchisme traitant de la nécessité du sacrement constitue une interprétation postconciliaire de ce chapitre, émise par un docteur de l’Église et théologien qui assista au concile, interprétation qui s’harmonise parfaitement avec (et en fait soutient) notre position à ce sujet, ainsi que la véritable position de l'Église sur cette question. C'est une justification providentielle et puissante. Parmi tous les théologiens présents à Trente, saint Pierre Canisius était peut-être l’auteur le plus lu. En fait, son interprétation de la session 6, chapitre 4, fut publiée pour la première fois au milieu des années 1500. L’édition de son catéchisme considérée comme définitive est celle de 1566 ; des éditions antérieures ayant été publiées au cours de la décennie précédente. Ce commentaire interprétatif est l’un des premiers à avoir été publié sur cette question après les sessions clés du concile de Trente. Comme nous venons de le montrer, son enseignement officiel, basé sur ce passage et d’autres, était que personne ne peut être sauvé sans le baptême d'eau. Ce n’est pas la position de ceux qui croient au baptême de désir.

Et pour appuyer davantage ces constatations, nous allons aborder les trois autres références données dans sa note de bas de page n° 1, après les références à la session 6, chapitre 4 et à la session 7, canon 5 du concile de Trente. Ces références citent saint Augustin, saint Ambroise et un passage qui avait été attribué à Clément. Les trois passages qu'il cite enseignent que les catéchumènes non baptisés ne peuvent être régénérés que s’ils reçoivent réellement le baptême d’eau. Ils contredisent directement l'idée du soi-disant baptême de désir. Le premier passage est tiré du traité 13 de saint Augustin sur l'Évangile de Jean, qui dit ceci :

St Augustin, traité 13 sur l’évangile de Jean :

Quantumcunque catechumenus proficiat, adhuc sarcinam iniquitatis suae portat: non illi dimittitur, nisi cum venerit ad baptismum.

« Quels que soient les progrès qu’accomplirait le catéchumène, il porterait encore la charge de son iniquité : elle ne sera retirée de lui qu’à la condition qu'il parvienne jusqu’au baptême. »

Voilà le genre de passage des Pères de l'Église que l'on trouverait dans une publication contre le soi-disant « baptême de désir », puisqu’il exprime la vérité selon laquelle, quels que soient les progrès accomplis par un catéchumène non baptisé, il ne peut pas être pardonné et sauvé s'il n'est pas baptisé. Le passage suivant que cite saint Pierre Canisius est celui de saint Ambroise sur les mystères, qui va dans le même sens :

St Ambroise, De mysteriis, 390-391 apr. J.-C. :

Credit catechumenus in crucem Domini Jesu, qua et ipse signatur; sed nisi baptizatus fuerit in nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti, remissionem non potest accipere peccatorum, nec spiritalis gratiae munus haurire.

« Le catéchumène croit, lui aussi, en la croix du Seigneur Jésus dont il est marqué ; mais s’il n’a pas été baptisé au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, il ne peut recevoir la rémission de ses péchés ni puiser le don de la grâce spirituelle. »

Cela contredit aussi la notion du baptême de désir. Et dans le passage complet de saint Ambroise, il enseigne que l’eau, le sang et l’Esprit sont tous nécessaires à la réception de l’effet baptismal : une vérité infailliblement enseignée par le pape saint Léon le Grand (comme indiqué dans notre travail).

Donc, saint Pierre Canisius cite ces trois passages qui sont clairement contraires au principe selon lequel un catéchumène non baptisé peut être justifié et sauvé sans l’eau du baptême, ainsi que la session 6, chapitre 4 du concile de Trente et la session 7, canon 5 du même concile l’enseignent, pour enseigner que les adultes doivent recevoir le baptême d’eau pour être sauvés. D’où il est manifeste que notre position est par là parfaitement fondée.

Dans ce même catéchisme, à la section 19, De la foi et du symbole de la foi, il parle de la rémission des péchés et dit :

St Pierre Canisius, Summa Doctrinae Christianae, XVIe siècle, De la foi et du symbole de la foi, no 19 :

« La rémission des péchés, sans laquelle nul ne peut être justifié et sauvé... N’ont part à ce trésor que ceux qui, par la grâce du Christ, s’unissent à l’Église du Christ par la foi et le baptême et persévèrent dans son unité et son obéissance. »

On voit encore une fois que ce docteur de l’Église qui assista au concile de Trente enseigne que personne ne peut recevoir la rémission des péchés ou être sauvé sans la foi et le baptême.

Dans son catéchisme, saint Pierre Canisius enseigne très-fermement que nul ne peut être sauvé sans la foi catholique, même ceux qui meurent ignorant les vérités essentielles. Il enseigne que hors de l’Église, il n’y a point de salut, mais plutôt la destruction assurée, y compris pour les juifs et les païens qui « n’ont jamais reçu la foi de l'Église. »

St Pierre Canisius, Summa Doctrinae Christianae, XVIe siècle, De la foi et du symbole de la foi, no 18 -

« Parmi eux, il y a une unité de foi, un accord des doctrines et l’usage uniforme des sacrements… Hors de cette communion des saints (comme hors de l’arche de Noé), il s’agit de la destruction assurée pour les hommes mortels, en effet il n’y a point de salut : ni pour les juifs ou les païens qui n'ont jamais reçu la foi de l'Église ; ni pour les hérétiques, qui l’ayant reçue, l’ont abandonnée ou altérée ; ni pour les schismatiques... ni enfin pour les excommuniés... » (traduit de l’anglais)

Ce dogme selon lequel la foi catholique est nécessaire pour tous est rejeté par presque tous les soi-disant prêtres catholiques de nos jours.

Maintenant que nous avons démontré que le catéchisme de saint Pierre Canisius confirme notre interprétation, nous allons examiner deux autres catéchismes postérieurs au concile de Trente.

CATÉCHISME IRLANDAIS DU RÉVÉREND JAMES BUTLER

En 1775, le révérend James Butler, évêque de Cashel, en Irlande, a publié son célèbre catéchisme irlandais, approuvé par les quatre archevêques d'Irlande et utilisé comme catéchisme général dans ce pays. Il fut également approuvé par le Ier concile de Québec et autorisé comme catéchisme anglais officiel pour l’archidiocèse de Toronto en 1871.

Dans ce catéchisme, on constate qu’il enseigne la même vérité sur le baptême et qu’il n’enseigne pas les fausses idées du baptême de désir et de sang.

Rev. James Butler’s Catechism (Évêque de Cashel, l’Irlande), publication originelle, 1775 :

« Question : Le baptême est-il nécessaire au salut ?

 Réponse :  Oui, sans lui, on ne peut pas entrer dans le royaume de Dieu - saint Jean 3:5. »

Voilà la vérité que l’on trouve dans toutes les déclarations dogmatiques et magistérielles sur la question. C’est cela, la véritable règle de foi en la matière. Il faut aussi noter que ce catéchisme entend par « nécessaire » le fait que « sans lui (le baptême), on ne peut pas être sauvé. »

Ce même catéchisme enseigne également que les personnes ayant atteint l'âge de raison doivent connaître les vérités essentielles de la foi chrétienne, telles que la Trinité et l’Incarnation. Nous avons mentionné que cet enseignement catholique est rejeté par presque tous les soi-disant prêtres traditionnalistes (et les prêtres en général de nos jours), qui croient que les gens adhérant à de fausses religions peuvent être sauvés.

Rev. James Butler’s Catechism (Évêque de Cashel, l’Irlande), publication originelle, 1775 :

« … sans une connaissance substantielle de ces cinq mystères, personne n’ayant atteint l’usage de la raison ne peut être sauvé, alors qu’une connaissance des autres mystères n’est pas toujours nécessaire. »

Et parmi les cinq mystères que doivent connaître ceux qui ont l’usage de la raison, le catéchisme mentionne : 1) qu'il n'y a qu'un seul Dieu ; 2) la Trinité ; 3) l'Incarnation ; 4) la Crucifixion, la Mort et la Résurrection de Jésus-Christ ; et 5) que Dieu récompense le bien et punit le mal.

Rev. James Butler’s Catechism (Évêque de Cashel, l’Irlande), publication originelle, 1775 :

« Question : Quels sont les choses qu'il est absolument nécessaire de connaître pour quiconque est parvenu à l'usage de la raison ?

Réponse : Premièrement, qu'il n'y a qu'un seul Dieu ; deuxièmement, qu'il y a trois personnes en Dieu - le Père, le Fils et le Saint-Esprit ; troisièmement, que Dieu le Fils, la deuxième personne, s'est fait homme pour nous, qu'il a été crucifié, qu'il est mort et qu'il est ressuscité ; enfin, que Dieu récompense le bien et punit le mal.

THE PENNY CATECHISM

Un autre exemple de catéchisme ayant correctement transmis le véritable enseignement et la règle de foi de l’Église sur cette question au cours de cette période est le Catéchisme de la doctrine chrétienne ou The Penny Catechism. Il fut utilisé comme texte catéchétique standard en Grande-Bretagne pendant la majeure partie du 20e siècle. Il stipule ce qui suit :

The Penny Catechism (utilisé en Grande-Bretagne) :

« Le Baptême est-il nécessaire pour le salut ?

Le Baptême est nécessaire au salut, car le Christ a dit : “En vérité, en vérité, je te le dis, aucun homme, s’il ne renaît de l’eau et de l’Esprit-Saint, ne peut entrer dans le royaume de Dieu.” » (Jean 3:5)

Aucune exception n’est donnée. Voilà donc quelques exemples de catéchismes publiés après le concile de Trente qui transmettent correctement la règle de foi et le véritable enseignement de l'Église sur cette question. Certaines erreurs se sont toutefois glissées dans de nombreux autres catéchismes, comme l’expliquent en détail nos travaux. Mais surtout, pendant toute cette période, l’enseignement officiel de l’Église a continué de maintenir la véritable règle de foi : c.-à-d., personne ne peut être sauvé sans le baptême et la foi catholique. Nous le voyons, par exemple, dans les encycliques adressées à l'Église universelle jusqu'à Vatican II.

Notes :

[1] https://www.larousse.fr/dictionnaires/synonymes/n%C3%A9cessaire (extrait du site internet de Larousse le 25 octobre 2024).

[2] Le saint Concile de Trente, traduit par M. l’abbé Chanut, Paris, 1674, p. 80.

[3] Les Conciles Œcuméniques, Les Décrets, T. II-2, p. 1395. Denzinger, Éd. du Cerf, n° 1618.

 

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